Dans la culture chinoise, poésie et philosophie imprègnent
la peinture de paysages, l'art des jardins, mais d'une façon générale
toute vision du monde. De fait dans cette pensée d’Extrême-Orient
le domaine du poétique et celui du philosophique ne sont pas séparés.
Mais au domaine philosophique et poétique vient s'ajouter un troisième,
celui de l'éveil spirituel, lequel – comme on l'a souvent dit
du zen – n'appartient en propre ni à la religion, ni à
la philosophie, du moins telle qu'on l'entend de nos jours. Il s’agit
d’une intelligence poétique, part divine en l'homme qui s'éveille
au contact du monde sensible.
L'expression du zen enchâssée dans les poèmes chinois
ou coréens d'éveil, les haïku japonais en particulier
puisqu'ils sont si appréciés, n'avait, selon l’auteur,
jusqu'ici, jamais été assez explicitée, si ce n'est
en Extrême-Orient par les érudits, maîtres de tao et
de tch'an/zen, pour qui il était évident qu'un éveil
à la nature était un éveil à la nature-propre,
et un éveil à la nature-propre un éveil à
la nature, ce qui justifiait que l'on utilise le langage de la nature
pour parler de la reconnaissance de l'esprit.
Dans le contexte originel des formes poétiques brèves dont
il est question ici, ce que l’auteur a tenté de montrer est
la poursuite d'un éveil à la vérité profonde
du monde et du moi. En écrivant Un monde se lève, l’auteur
créé une ouverture et aide les esprits qui aspirent à
une certaine élévation spirituelle.
Après les religions anciennes, l'homme doit dépasser l'humanisme
dans lequel il s'est enfermé tout en ignorant grossièrement
les lois et l'harmonie vivante du cosmos.
L'enjeu de cet ouvrage, finalement, est de donner au lecteur quelques
éléments qui enrichiront sa lecture de la poésie
d'Extrême-Orient. Il est aussi celui de la recherche urgente d'un
nouveau paradigme spirituel, au regard des fondements d'une culture autre.
Peut-on fonder un renouveau de la culture occidentale, une renaissance,
sur la base d'une ouverture au cosmos, d'une poétique de la nature
? Dans quelle mesure la nature parle-t-elle ? Ne s'agit-il pas plutôt
de reconnaître notre propre esprit à la vue du monde ? Telles
sont les questions d'actualité, auxquelles le bouddhisme Tch'an,
du fait de sa synthèse de deux courants de pensée –
le bouddhisme et le taoïsme–, a donné, souvent au moyen
du poème bref, quelques réponses que l’auteur tente
de faire comprendre au lecteur.
PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DU CENTRE NATIONAL DU LIVRE
128 pages - 15,50 €
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